jeudi 29 avril 2010

King Canyon et Sequoia parc: Au pays des géants ... (Californie)

Lève les yeux vers le ciel, tu y verras un géant ...

Je rêvais d'un autre monde, où les arbres toucheraient le ciel,

Où tous les éléments pourraient communiquer entre-eux.

L'Arbre tel un messager du ciel, apportant la bonne parole des oiseaux à leur compagnons terrestres.

L'Arbre bel être qui tire sa force du sol, et recrache dans l'air ses bons éléments. L'Arbre lien, entre les profondeurs de la terre, et la volupté céleste.


J'ai fait la rencontre d'un géant. J'ai croisé son chemin par hasard, il était là immense et imperturbable. Un grand sage qui en vu passer des époques, des curieux, des touristes en tout genre.

Au fil d'une route de campagne, une pente nous conduit sur les cimes, début d'un pays étrange. Le monde des géants n'est pas accessible à tout un chacun, car ils préservent leur mystère et secrets. Avant de trouver la forêt des géants, vous devez passer plusieurs épreuves pour prouver que vous êtes dignes de les rencontrer.


La première colline passée, vous devez atteindre une deuxième colline qui est la porte d'entrée sur la deuxième épreuve, le lac enneigé.
Vous devrez faire le tour du lac à la recherche d"un indice qui vous conduira à la forêt des géants. Cette épreuve ne fut pas trop difficile pour nous, nous étions entraînées à cette longue marche. Cependant nous avons eu beau regard autour de nous, et à fouiller la neige, nous n'avons pas trouvé d'indice. Dépitées nous sommes reparties, et en nous arrêtant plus haut, nous avons eu notre indice. Le lac vu de haut nous révéla un secret qui nous permis de nous diriger vers la forêt des géants.



La route fut tortueuse, mais notre chère voiture et notre courage nous permirent d'en venir à bout. Nous pensions être enfin arrivées à la forêt des géants, mais nous avons eu à faire à une nouvelle épreuve: le mur de neige...

Le mur de neige nous étonna quelque peu, car à cette époque de l'année, il faisait chaud, et plus de neige à l'horizon. Mais cette nouvelle épreuve ne nous arrêta pas. Nous enfilâmes nos chaussures, et vêtements d'hiver et nous partîmes à la recherche des géants ...

La forêt des géants comme vous l'avez remarqué, n'est pas accessible à tout le monde. Ils souhaitent garder leurs secrets. L'entrée de la forêt est bien gardée et secrète. Grâce à l'indice que nous avions récupéré au lac, nous avons pu trouver l'entrée secrète pour pénétrer dans la forêt des géants. L'entrée se fait par une sorte de tunnel creusé à l'intérieur d'un tronc de séquoia. Le premier séquoia de la lignée, qui après avoir eu sa propre descendance, se sacrifia pour devenir la porte d'entrée dans la forêt et ainsi protéger son domaine et ses semblables.

Nous étions heureuses d'avoir trouvé l'entrée secrète et pouvoir enfin pénétrer dans la mystique forêt des géants. À notre entrée, un comité d'accueil nous attendait. Devant nous se dressaient telle une barrière végétale trois immenses séquoias. Cette vision nous surpris quelque peu, et il nous fallu prendre un peu de recul face à cet impressionnant comité d'accueil. Les gardiens séquoias nous laissèrent entrer, voyant que nos intentions étaient honnêtes.

Nous pénétrions enfin dans la forêt des géants ... tout autour de nous des séquoias immenses nous faisaient la révérence en guise de bonjour. Un allée d'honneur nous mena jusqu'à leur grand chef, au fier nom de Général Grant.
Le Général Grant

Nous retenions notre souffle face à cet arbre impressionnant. Nous pensions être devant le chef suprême des séquoias, mais non. Nous nous trouvions devant l'un de ses conseillers. Le séquoia général Grant est par le volume de son tronc, le troisième plus large arbre au monde. Son tronc fait 12 mètres de diamètre et 33 mètres de circonférence. Sa branche la plus large peut mesurer 1m40.

Le général Grant mesure 82 mètres, pèse 1325 tonnes, et son volume est de 1320 mètres cube. Ce beau géant est l'un des conseillers du grand chef des séquoias, car l'un des plus vieux, il est âgé de 1700 ans. Notre rencontre avec le général Grant fut très agréable, il nous parla de tout ce qu'il avait pu voir et endurer. Ainsi les nombreux incendies, qui a chaque fois l'ont touché, mais jamais fait perdre sa prestance. En effet, les séquoias, sont capables de vivre des incendies. Leur tronc sont quelque peu touché, mais c'est surtout en surface sur l'écorce. Ils sont tellement hauts et imposants, que les flammes n'arrivent pas à leur cime, surtout depuis que l'homme maitrise le feu. Le peu de feu qui touche les séquoias, leur permet de se régénérer.


Nous aurions pu écouter le général Grant durant des heures, mais notre périple n'était pas encore terminé, nous devions encore trouver LE chef des séquoias. Le général Grant ne nous donna que quelques brèves explications sur les directions à suivre. Nous avons roulé dans je ne sais trop quelle direction, jusqu'à ce qu'un épais brouillard tombe. Nous pensions alors être perdues, et nous nous demandions vraiment si nous aurions la chance de rencontrer le chef des séquoias.
Nous roulions à allure d'escargot dans ce brouillard à couper au couteau, et soudain, deux géants se dressèrent devant nous. Les gardiens du général Grant les avaient prévenus de notre venue, et du coup ils étaient venus à notre rencontre. Ces deux géants sont les fiers gardiens de leur chef suprême. On stationna la voiture, et nos deux amis nous escortèrent jusqu'à leur chef. Tout en marchant entre ces deux géants, je levais la tête vers le ciel pour entrevoir leur visage, mais je dû bien vite baissait les yeux, car la tête me tournait.


Trop absorbée par notre escorte, je ne m'aperçus même pas que nous étions aux pieds du chef des séquoias: le Général Sherman. L'honorable géant se dressait devant nous, calme et imperturbable.

J'eus du mal à distinguer sa stature. La brume qui l'entourait, nous laissait penser que nous rêvions. Aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche, trop impressionnée par ce géant. Le Général Sherman, très modeste et sage engagea la conversation et nous expliqua, qu'il n'était pas le plus grand arbre du monde (taille), mais seulement l'arbre le plus gros au monde (volume de son tronc). Le volume de son tronc est de 1487 mètres cubes, sa circonférence est de 31 mètres, et sa branche la plus large mesure 2 mètres.

Général Sherman


Le général Sherman est le chef des géants aux Usa car le plus vieux, il est âgé de 2200 ans. Mais comme il nous l'explique modestement, il n'est pas le séquoia le plus vieux. Il nous explique que les géants sont cachés dans plusieurs parties du monde pour protéger leur secret. Ainsi leur chef suprême est âgé de 3200 ans, mais son nom nous reste inconnu, pour sa protection.

Le général Sherman nous expliqua aussi, que la brume présente autour de lui permettait de le cacher des regards, et lui offrait une protection naturelle. Nous lui demandons pourquoi nous avions du gravir une montagne, et il justifia cela par le fait, que lui et ses semblables ne pouvaient se développer qu'à une certaine hauteur (à partir de 1500 mètres), et température.

Nous n'avons pas vu le temps passer auprès du général Sherman, mais ses gardiens vinrent nous le rappeler, et il nous fallu le quitter. Ce grand sage a le poids des années et il ne peut pas supporter des audiences trop longues.

C'est avec émotion que nous quittions la forêt des géants, et peu à peu, la lourde brume commença à disparaître. Le souvenir des géants commença à disparaître dans nos esprits. Le général Sherman nous avait prévenu, afin de garder leur secret intact, nous allions tout oublier en sortant de la brume. Mais il y avait un moyen pour que nous rappelions de tout ce que nous avions vécu, mais seul les personnes respectant la nature, et qui sont à l'écoute de celle-ci pourraient trouver le remède.

Sortant de la brume, nous nous demandions si nous n'avions pas simplement rêvé. La route déboucha sur une vue plongeante sur la vallée. La sortie de la forêt des géants fut radicale.

Une petite route tortueuse à travers la montagne pris alors toute notre attention. Laissant derrière nous les hauteurs, nous nous dirigions vers une vallée verdoyante.


Une douce vallée fleurie qui nous accueillie.

Sans nous en apercevoir, nous avions pénétré sur une terre ancestrale des premières nations. Nous ne nous rappelions pas de cela, mais le général Sherman nous avait enseigné, qu'il y a des milliers d'années, les hommes (premières nations) et les géants (séquoias) vivaient en parfaite harmonie. Les premières nations étaient un peuple respectueux et à l'écoute de la nature. Ils vivaient en communion avec les séquoias, et tenaient régulièrement des conseils avec ceux-ci.

Les indiens vivaient en communion avec la nature, ils se nourrissaient grâce à celle-ci. Ils ne prenaient que ce dont ils avaient besoin, et remerciaient la nature pour ce qu'elle leur fournissait.

Pour moudre les grains de céréales qu'ils récoltaient, les indiens avaient un emplacement spécial. Ainsi sur un rocher, nous vîmes tout un groupe de petit trou circulaire. Les femmes indiennes se servaient de ce rocher comme plan de travail, elles venaient y moudre leurs graines. Je ramassais un peu de poudre ancestrale, sans en soupçonner les effets.
Non loin de là, les premières nations avaient peint leurs exploits sur un rocher. Cette peinture, était en gloire au homme de la tribu, mais également en l'honneur des éléments et de la nature.

Certain dessins sont effacés depuis les siècles, mais l'on peut imaginer que les premières nations avaient aussi peint les conseils qu'ils tenaient avec les géants.


Peintures des premières nations

Cet endroit de vie, nous a vraiment intéressé. Les indiens y vivaient en communion avec la nature et la respectaient, ce que nous avons parfois tendance à oublier.

Nous poursuivîmes notre route, les géants enfouis dans notre tête. Nous arrivâmes sur une vallée porte de sortie de ce monde de mystère. Les hommes y ont construit un barrage enfouissant toutes les beautés de la nature.


La journée s'achevait, et un petit quelque chose me piquait le nez. C'était un peu de poudre que j'avais ramassé sur le "plan de travail" des indiens. Je baissait les yeux pour regarder sur mes mains si il restait de la poudre, et relevant les yeux vers le ciel, je fut éblouie par un magnifique coucher de soleil. Mon nez me piquait, le soleil m'éblouissait ... un, deux, trois, atchoum !! La poudre se mis à voler, je crus ne plus rien distinguer. Mais à y mieux regarder, la poudre se mélangea à ce doux coucher de soleil, et dans une brume, petit à petit tous les souvenirs de ma journée chez les géants me revinrent en mémoire ... le respect des autres,et de la nature, la vie en harmonie entre les premières nations et les séquoias.. tout me revint à l'esprit. Une larme coula le long de ma joue jusqu'à se faufiler dans ma poche ... LE souvenir d'une journée merveilleuse au pays des géants.

[King canyon et Sequoia parc 26 mars 2010]

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